Né le 26 août 1897 à Sète (Hérault), Charles Claoué fait ses études de médecine à l'université de Bordeaux pendant la première guerre. Son père, médecin, chirgien militaire pendant la Guerre de 1914-1918, réparant les blessés de la face, lui conseille d'aller à Vienne, ville renommée pour son excellence en chirurgie du visage et du nez, notamment sur les mutilés de guerre. Il complète sa formation à Berlin auprès d'excellents chirurgiens. Il lui montra comment faire un visage et notamment un nez. Il épouse Isabelle Singrün le 22 novembre 1920 avec laquelle il a un fils, Bernard. Devenu professeur d'anatomie à Bordeaux, il est nommé chef de service d'oto-rhino-laryngologie à la suite de son père et se spécialise dans la chirurgie réparatrice, pour refaire les « gueules cassées » de la Grande Guerre. Il fit divers travaux sur la constitution morphologique de la matière vivante. Il crée parallèlement le premier enseignement libre et privé de chirurgie réparatrice en collaboration avec des médecins tchèques. Il participe également à la création en 1931 de la Société française de chirurgie plastique, dont il devient secrétaire général, ainsi que le premier Congrès international de chirurgie plastique. Il créa un cours de chirurgie réparatrice en collaboration avec Prague et le premier enseignement libre et privé de chirurgie réparatrice suivie pendant plus de cinquante ans par divers médecins français et étrangers. Lors de ses études en Autriche, il rencontre des étudiants allemands, qu'il reverra ensuite pendant la Guerre de 1939-1945, lors de l'occupation. Les allemands ont alors considéré Charles comme leur ami, et il devait les autoriser à assister aux opérations. Il lui arrivait aussi d'aller manger avec eux chez Maxim's, ce qui lui a vallu d'être considéré comme collaborateur. La fille du Général Giraud était prisionnière en Allemagne avec un enfant et une nurse. Elle mourut. Les allemands ont voulu faire venir des médecins pour constater la mort. Il prirent Charles, qui leur dit qu'il n'était pas médecin légiste, mais qu'il signerait le papier de la mort s'il ramène la nurse et l'enfant à Paris. Il n'a jamais eu de remerciement. Il publie une technique de plastie mammaire puis ouvre un cabinet dans le XVIe arrondissement de Paris, 12 avenue Alphand, et acquiert une notoriété telle qu'il devient le chirurgien esthétique attitré des vedettes. Cependant, la Seconde Guerre Mondiale éclate. Sous l'Occupation, il retrouve des chirurgiens allemands, qu'il avait rencontrés lors de ses études en Autriche. Ils le considèrent comme un ami. Ils lui demandent de leur apprendre ses techniques, et d'assister aux opérations, ce qu'il est obligé de faire. Il lui arrivait aussi d'aller manger avec eux chez Maxim's. Suite à ces échanges avec le régime nazi, Charles opère de nombreux juifs afin de les sauver de la déportation. Dénoncé pour cette activité, il apprend à temps que la police va venir le chercher pour l'emmener à Drancy et décide de partir pour Cognac (Charente), où les autorités allemandes le retrouvent. Il ne peut que fuir, et il se laisse pousser la barbe. > La fille du Général Giraud, emprisonnée en Allemagne avec son enfant et sa nurse, mourut. Les allemands demandèrent à Charles de constater la mort accidentelle. Répondant qu'il n'était pas médecin légiste, il accepte de signer le papier de la mort en échange d'une relative tranquillité, et du rapatriement de la nurse et de l'enfant, ce qui lui vaudra d'être accusé de collaboration à la Libération avant d'être relaxé par le tribunal. Interdit de l'Ordre des Médecins, il n'a pas cessé d'opérer. En 1949, Charles Claoué, président du CEBEM (Centre d'études biologiques et médicales), décide avec Charles de Saint-Savin, magnétiseur, de regrouper les guérisseurs de France et crée le Groupement national pour l'organisation de la médecine auxiliaire. Lien : Site du GNOMA Grâce au travail de sa belle-fille, épouse de Bernard Claoué, et collaboratrice Madeleine Meunier, il parvient à acquérir les 6 étages de l'immeuble où est installé son cabinet en seulement 3 mois et inaugure en 1950 la Clinique esthétique Alphand. Lien : www.clinique-alphand.com Il écrit plusieurs livres dont Une Imposture (1952), et le plus connu est Le Mal d'Hippocrate, publié en 1950 aux éditions de la Liberté. (J'ai d'ailleurs ces livres achetés sur eBay !)
Il fut le défenseur de guérisseurs justifie-t-il par « cordialité ». Il fut le premier d'une lignée de chirurgiens esthétiques reconnus en France et en Europe. Son fils Bernard Cloué s'installa à la clinique Alphand à Paris dans les années 1940. Il décéda très jeune à l'âge de 46 ans, tombé d'un bateau lors d'une régate entre l'Espagne et la France. Il eu l'occasion de corriger le visage de nombreuses personnalités connues au 12 avenue Alphand d?abord au premier étage qui était transformé en un cabinet de chirurgie ambulatoire. Les patients arrivaient une heure avant l'intervention, se reposaient sur un lit une heure ou deux après et l'anesthésie était faite sous anesthésie locale. Il drainait à l'époque une clientèle de tous niveaux sociaux offrant souvent ses services gratuitement aux patientes sans revenu. Sa notoriété était étendue à toute l'Europe et le fameux nez Claoué « petit nez à la parisienne » était la chirurgie la plus pratiquée à l'époque à la clinique Alphand. Aujourd'hui la clinique conserve la mémoire des premiers Claoué. Deux enfants de Bernard Claoué, Béatrice et Emmanuel, sont chirurgiens esthétiques et continuent de tenir la clinique créée par leur grand-père Charles. Charles Claoué meurt le 18 février 1957 en Seine-et-Oise. Lien : Wikipedia |