Antonin Lafarge 1847 - 1902

Antonin Lafarge, dont le prénom officiel était Antoine, naquit le 15/03/1847 à Paris 8ème arrondissement, et décéda le 07/03/1902 à Paris 11ème arrondissement. Il était le fils de Jacques Lafarge, premier de la famille Lafarge à quitter le Cantal pour s'installer à Paris dans le 11ème arrondissement en tant que marchand de métaux, ferrailleur. Antonin continua l'activité de son père ce qui l'enrichit considérablement. Il revenait régulièrement au Vaulmier, au village de Broussouze, berceau de ses origines. A Paris il côtoyait ses amis cantaliens tous regroupés dans le même quartier, près de Bastille. Les Auvergnats de Paris formaient une communauté bien soudée, qui s'entraidait pour développer leurs commerces, et pour organiser régulièrement de grandes fêtes sous forme de banquets. Antonin Lafarge était bien connu dans ce petit monde auvergnat parisien, mais aussi dans sa commune d'origine le Vaulmier. Il chantait souvent lors des fêtes et avait une voix forte et grave. Sa corpulence devait renforcer son charisme. Il eut un frère Pierre, dit Léon, mort jeune à l'âge de 39 ans. Marié à sa cousine germaine Mathilde Lafarge, Antonin eut deux fils Gustave et Léon, et une fille Marie. Ses deux fils ne continuèrent pas son activité de ferrailleur, ils furent juristes, l'un avocat, l'autre huissier. C'est que la génération suivante profita de la fortune constituée par Antonin et son père Jacques en tant que ferrailleurs. Antonin a tenté de se présenter à la mairie du Vaulmier, mais sans succès.

Adresses successives :
DateEvènementAdresseVilleDépartement
15/03/1847Naissance37 rue Louis-PhilippeParis 8èmeSeine (75)
10/09/1868Contrat de mariage48 rue de la RoquetteParis 11èmeSeine (75)
12/01/1870Naissance de son fils Gustave21 rue de LappeParis 11èmeSeine (75)
16/02/1874Naissance de sa fille Louise11 Passage Sainte-MarieParis 11èmeSeine (75)
13/05/1875Naissance de son fils Léon11 Passage Sainte-MarieParis 11èmeSeine (75)
26/10/188448 rue de la RoquetteParis 11èmeSeine (75)
13/06/188611 Passage ThierréParis 11èmeSeine (75)
19/02/1894Mariage de sa fille Antoinette58 rue de la RoquetteParis 11èmeSeine (75)
15/04/1900Annonce du mariage de son fils Gustave11 Passage ThierréParis 11èmeSeine (75)
16/04/1900 Village de BroussouzeLe VaulmierCantal (15)
07/03/1902Décès60 rue de la RoquetteParis 11èmeSeine (75)


Voici toutes les photos que j'ai de Antonin Lafarge :


Vers 1880, Paris

1891, le Vaulmier

1892 Broussouze, le Vaulmier

3 juin 1896, Méallet

17 avril 1900, Mauriac

17 avril 1900, Mauriac

17 avril 1900, Mauriac

janvier 1901, Mauriac

janvier 1901, Mauriac

janvier 1901, Mauriac

1901 Broussouze, le Vaulmier


Antonin Lafarge au Vaulmier, village de Broussouze, en 1892. Cette maison a appartenu a son père et son grand-père Jean-Baptiste Lafarge, notaire et premier maire du Vaulmier en 1834. Cette maison existe toujours. Sur cette photo on peut voir son épouse Mathilde Lafarge, sa fille Marie assise sur ses genoux, et sa mère Antoinette Maisonneuve assise en bas. A droite son fils Léon est sur le rocher.




Antonin Lafarge au Vaulmier, village de Broussouze, en 1901. Sont présents sont épouse et cousine germaine Mathilde Lafarge, ses deux fils Gustave et Léon, Raoul et Paul Forestier, Mademoiselle Trappenard, probablement la fille du docteur Paul Trapenard, et le curé du Vaulmier Jean Ribaire.



Article dans le journal L'Auvergnat de Paris du 15/08/1886.
Punch offert à M le Docteur Trapenard.
Par les auvergnats de la Bastille.

Les Auvergnats qui habitent à Paris le même arrondissement que M. Trapenard et qui ont pu, de près, apprécier la valeur des services que rend, tous les jours, à nos compatriotes, l'honorable docteur, avaient eu, dimanche, l'excellente idée de lui offrir un punch d'honneur, à l'occasion de son élection au Conseil général.
On avait choisi, pour cette petite fête, presque de famille, les beaux salons du café de la Mairie, tenu par notre compatriote et ami, M. Charles Chantalat.
Aux Auvergnats de la Bastille, s'étaient joints quelques personnes habitant les différents quartiers de Paris ; c'est à une d'elles que, toujours hospitaliers, nos amis du Onzième ont offert la présidence: M. Guillaume Vigouroux, conseiller municipal d'Issy, prend place au fauteuil; MM. Rongier et Antonin Lafarge sont nommés assesseurs, et M. Chastang, instituteur, est désigné pour remplir les fonctions de secrétaire.
Après une allocution chaleureuse du président, M. Charles Borderie demande la parole, comme ayant pris l'initiative de la dernière réunion où une adresse avait été volée par les Auvergnats de Paris, pour engager les électeurs de Champs à porter leurs suffrages sur M. Trapenard.
M. Charles Borderie présente les regrets de plusieurs honorables commerçants du quartier, MM. Fageol, Dufayet, etc., qui n'ont pu assister à la réunion, mais sont de coeur avec elle.
Les directeur de l'Auvergnat de Paris, M. Louis Bonnet, se lève à son tour, et dans un discours fréquemment applaudi, donne les raisons qui lui ont dicté son plan d'organisation auvergnate. "Notre Auvergne est comme la mer, a-t-il dit, en se servant d'une saisissante image; comme la mer, elle a son flux et son reflux. Le flux, c'est le mouvement qui entraîne vers les rivages que l'on croit dorés tous ceux de nos compatriotes qui espèrent par le travail acquérir la fortune et par la fortune l'indépendance. Le reflux, c'est le retour dans la mère patrie, de tous ceux qui ont pu détacher une paillette d'or, de tous ceux aussi, malheureusement, qui ont succombé dans la lutte pour la vie, de tous les abandonnés, de tous les désespérés. Il faut que le nombre de ces derniers décroisse de jour en jour, et nous obtiendrons ce résultat, en nous aidant les uns les autres, en nous apprenant mutuellement à connaître nos forces, en ayant nos représentants directs au pays et à Paris !" M. Louis Bonnet termine en formulant l'espoir que, sous peu, nous aurons à fêter l'élection du docteur Trapenard comme député du Cantal.
M. le docteur Trapenard prend la parole.
L'honorable élu du canton de Champs se déclare très fier des témoignages d'affection dont il est l'objet. Il ne dissimule pas que c'est à ses amis de Paris qu'il doit son succès. Autrefois, dit-il, l'émigration n'était pas estimée, on disait que ce n'était pas la fleur du panier qui s'en allait, que l'Agriculture se voyait enlever ses bras, etc. Mais, maintenant, on a réfléchi, on a vu que c'était justement les cantons qui avaient le plus émigré qui avaient aussi le plus prospéré. Les émigrants ont rapporté avec eux des idées de progrès, des modes nouveaux de culture, et aussi l'argent, qui est le nerf de la culture comme il est le nerf de la guerre. C'est pour beaucoup aux émigrants que l'on doit la prospérité des cantons de Salers, de Vic et d'Aurillac; c'est à eux aussi en partie qu'on doit le développement de cette belle race qui fait l'honneur de nos montagnes, de cette race de Salers dont les étalons ne peuvent généralement sortir que des étables des propriétaires riches.
M. le docteur Trapenard ne sait pas quel avenir lui est réservé; mais, quoi qu'il en soit et toujours il restera dévoué à ses compatriotes. En terminant il porte un toast aux Auvergnats de Paris, à M. Louis Bonnet et à son journal.
Les paroles de reconnaissance émue de M. le docteur Trapenard ont produit, dans toute l'assistance, la plus favorable impression.
M. Chastang, instituteur, s'excuse de prendre la parole dans cette réunion, car il n'a jamais parlé en public. Mais, cependant, il ne veut point se séparer de nous sans avoir souhaité, lui aussi, la bienvenue au docteur Trapenard. Sans doute, le docteur ne professe pas des opinions aussi avancées que les siennes; mais, son élection constitue quand même un progrès. M. Chastang nous permettra de lui prédire de beaux succès oratoires, car, pour son premier discours, il a parlé en maître. Les applaudissements de tous le lui ont prouvé.
Sur la proposition de M. Louis Bonnet, l'assemblée élit quatre membres pour s'entendre avec les électeurs du département de la Lozère et des cantons de Laguiole, Sainte-Geneviève et Montsalvy qui ont l'intention d'offrir des banquets à M. Albert Delmas, conseiller d'Etat, à M. Labarthe, conseiller de préfecture de la Seine, et à M. Jourdan, député, à l'occasion de leurs récents succès au Conseil général. On fêtera en même temps l'élu de Champs et le nouveau sénateur républicain que va nous envoyer le Cantal. Il vaux mieux en effet ne faire qu'un seul grand banquet, où tous les Auvergnats de Paris, Rouergais et Barrabans se trouveront réunis pour célébrer ensemble les progrès de la démocratie dans leurs montagnes.
Après a commencé la série des toasts au docteur Trapenard; tous les cantons se trouvaient à peu près représentés et chacun a parlé au nom de son canton : M. Marly, au nom du canton de Salers, M. Mage, au nom du canton de l'arrondissement du Murat, M. Gibert au nom du canton de Ruines, M. Chastang, au nom des républicains du Puy-de-Dôme, etc., etc.
La soirée s'est prolongée jusqu'à deux heures du matin, au milieu de la plus franche gaieté. Plusieurs chants patriotiques se sont fait entendre, ainsi que de gaies chansons patoises, MM. Borderie, Gras, Chastang, Chaumet, Barbet, se sont fait particulièrement applaudir.
Quand on s'est séparé, M. Antonin Lafarge a, de sa voix de Stentor, entonné la Grande. Ce chant de nos montagnes, clôturant cette soirée patriotique, a été applaudi avec un véritable enthousiasme.

Un Auvergnat de la Bastille


Article dans le journal L'Auvergnat de Paris du 05/06/1892.
Antonin Lafarge de passage au Vaulmier échoue à l'élection municipale !

Le Vaulmier. Tout mauvais cas est niable, nous écrit notre correspondant, et nous comprenons fort bien que Sa Truculence M. Antonin Lafarge tienne à faire accroire au bon public qu'il ne brigua jamais les suffrages des électeurs du Vaulmier et que s'il n'est pas content des seize voix qui lui ont été données, ce n'est pas parce qu'il n'en a pas eu assez, mais, au contraire, parce qu'il en a eu trop. Si, au lieu des seize voix, il en avait eu trente-deux, il en aurait fait une maladie; si au lieu de trente-deux ç'avait été soixante-quatre, il se serait pendu; si on l'avait nommé maire, il se serait, lui-même, de désespoir, coupé en morceaux.
Eh, Tonino, pourquoi donc ce voyage en notre vallée au moment des élections municipales, pourquoi ces allées et ces venues d'une maison à l'autre, cette alliance avec l'adjoint, ces bulletins où votre nom tenait la tête, pourquoi ces chaudes poignées de main sur la place et devant l'urne ? C'était sans doute pour les prier de ne pas voter pour vous, que vous accostiez les électeurs, le jour du scrutin ? Et ne dit-on pas même que vous allez congédier votre fermier, parce que, malgré votre formelle défense, il a eu l'audace de vous donner sa voix ?
Non, non, Tonino, vous ne donnerez le change à personne. Le vaincu de Pharsale reste bien battu et pas content. Et si pour Pompée; comme pour Hyppolyte, quelque Théramène confectionne un récit à rimes riches, il pourra emprunter les vers où Racine a dépeint l'inconsolable et les seize coursiers fidèles qui
L'oeil morne maintenant et la tête baissée
Semblent se conformer à sa triste pensée.


Article dans le journal L'Auvergnat de Paris du 09/10/1892.
Au Vaulmier, célébration par le maire Barthélémy Dupuy et banquet à l'occasion du centenaire de la Révolution Française.

Le Vaulmier. Dimanche 25 septembre avait lieu, au Vaulmier, la célébration du centenaire de la proclamation de la République. Grâce à l'intelligente initiative de M. Barthélémy Dupuy, maire, et sous sa présidence, un joyeux banquet réunissait à l'hôtel Duchet plus de 40 convives. Parmi ceux-ci figuraient : MM. les conseillers municipaux; M. Coulon, percepteur; M. Meyniel, auteur du Livre d'Or et du Guide du Cantal; M. Albert Dupuy; MM. Antonin et Henri Lavialle; M. Antonin Lafarge; M. Louis Lafarge; M. Maranne, instituteur; M. Philippe Lafarge; M. Julien Vidal; M. Pigot, restaurateur à Paris, etc. Pendant toute la durée de cette agape fraternelle, ne cessèrent de régner un entrain et une gaieté de coeur vraiment admirables. Au dessert, M. Barthélémy Dupuy porta un toast à la "République", à ce gouvernement, dit-il, seul capable de faire de la France une nation forte et puissante". Après ces belles paroles empreintes d'un ardent patriotisme et couvertes par de vifs applaudissements, M. Meyniel prenait la parole et portait un toast à M. Dupuy, maire du Vaulmier, "à cette sommité médicale dont la renommée ajoute une gloire de plus à notre beau pays d'Auvergne". Les cris de : "Vive M. le maire ! Vive M. Dupuy !" ont empêché l'orateur d'en dire plus long. Aussitôt M. Coulon, le sympathique receveur municipal, se lève et, d'une voix pleine, raconte brièvement les souvenirs historiques évoqués par cette fête. Sa voix est couverte par les cris multiples de : "Vive la République!" Arrivent alors les chants patriotiques, la Marseillaise, le Chant du Départ, etc., le tout exécuté debout et chapeaux à la main. Enfin, M. Antonin Lafarge, à qui la parole fut donnée, a pris son verre, porté un toast à la "colonie auvergnate dont il est le représentant" et bu à la santé de la République.
A cette journée les pauvres eurent une large part, car c'est par eux que M. le maire commença la fête, en leur faisant la distribution d'une somme de 50 francs.
Le soir, brillante illumination à la maison commune et à l'hôtel du banquet.
Des pétards, fusées et feux de Bengale ont terminé cette fête dont tout le monde gardera le meilleur souvenir.


  Liste des souscripteurs au journal l'Auvergnat de Paris, le 26/10/1884. .

Article dans le journal L'Auvergnat de Paris du 05/11/1882. Réunion de l'association des enfants de l'Auvergne, de la rue de la Roquette. Antonin Lafarge fut nommé assesseur.

  Article dans le journal l'Auvergnat de Paris du 12/07/1896. Banquet Fourest, avec le maire du Vaulmier Barthélémy Dupuy et Antonin Lafarge.




Article dans le journal l'Auvergnat de Paris du 18/11/1888. Nécrologie de Pierre dit Léon Lafarge, frère d'Antonin Lafarge décédé au Vaulmier à l'âge de 39 ans. Dans cet article Antonin Lafarge et cité par erreur comme père du défunt, il était en fait son frère.




Annonce du mariage de Gustave Lafarge fils d'Antonin Lafarge, négociant au Passage Thierré à Paris.



Banquet à la Porte Dorée à Paris avec Antonin Lafarge.
Journal Le Rappel du 17 juin 1886.




Le Passage Thierré. Antonin Lafarge y avait son commerce de vieux métaux, au numéro 11. Voir la page sur les ferrailleurs auvergnats de Paris.



Faire part de mariage d'Antonin Lafarge et Mathilde Lafargedans le journal Paris-Programme du 28/08/1868.

  Nécrologie dans le journal Le Réveil de Mauriac du 12/03/1902. Le deuil était conduit pas ses fils Gustave Lafarge et Léon Lafarge. L'inhumation a eu lieu au cimetière du Père-Lachaise.

  Avis de décès d'Antonin Lafarge dans le journal le Réveil de Mauriac du 08/03/1902.



Chapelle Lafarge au cimetière du Père-Lachaise, achetée par Antoinette Maisonneuve la mère d'Antonin Lafarge, lors de la mort de Jacques Lafarge en 1877.

  Plaque gravée à l'intérieur de la chapelle.